Que travaillez vous en ce moment?

J'ouvre le sujet.

Le Prelude de la suite #1 pour violoncelle de Bach.
C'était un de mes défis personnel. Je travaille encore sur l'amélioration de la montée finale qui n'est pas encore assez correcte à mon goût. J'ai du mal à bien faire ressortir les 2 voix.
Je ne pensais pas y parvenir, mais en fait, il n'est pas insurmontable.
Il est très formateur pour la justesse et les changements de cordes

Et je viens de commencer aujourd'hui la Sarabande de la suite #5 pour violoncelle de Bach. Pour le plaisir parce que je la trouve magnifique. Et pas trop dure à jouer.

Ah, la montée du Prélude de la 1ère suite ... ça m'a pris un peu de temps avant d'arriver à la faire sans être décaler d'un demi-ton

Pour l'instant, je travaille les 'Airs hébreux" de Joseph Joachim. Je trouvais ça joli au début, mais la 2ème partie commence à lentement à me sortir par les trous de nez. Et mon déchiffrage de la 3ème partie se heurte à des rythmes pas évidents. Sans compter que les choix du compositeur ne me semblent pas tous vraiment heureux. Enfin bref.

Sinon, je jette un coup d'archet à la Sonate "Arpeggionne" D821 de Schubert. Très nettement au-dessus de mon niveau, mais c'est du plaisir quand même.

Ça me fait penser qu'il faudrait que je reprenne l'élégie de Glazunov, et que j'en fasse un enregistrement, que vous puissiez un peu rire de moi

C'est cool, ya au moins 2 altistes qui travaillent

trois!
Intermezzo du Concerto grosso en Ré mineur de Vivaldi.
Et de la musique trad pour me faire plaisir.

Y'en a même plus, mais ils travaillent tellement qu'ils n'ont pas le temps de passer sur le forum


Etude n°7 de Viola School book 3 d'Adam Carse... Deux mois que je suis dessus et pas encore au point .

Une sonate en ré pour viole alto et continuo de Telemann.

Rue des Hauts Champs (fini mais à entretenir) de Joubert. J'adore ce morceau.

@ Thibault : on attend avec impatience ton Elégie, si tu veux j'ai un accompagnement piano en MP3.

Sinon j'ai revu un camarade violoncelliste la semaine dernière. On avait pas joué ensemble depuis un an mais ça a vite recoller et nous avons fait des morceaux tirés de "50 standards renaissance et baroques". Un bouquin à mettre entre toutes les mains et que je conseille vivement pour découvrir les diminutions sans peine. Juste un petit bémol : il y a peu de diminutions proposées pour la basse ce qui lui donne peu d'exemples, il faut donc bosser plus.

Stef-M a écrit:

@ Thibault : on attend avec impatience ton Elégie, si tu veux j'ai un accompagnement piano en MP3.

Ah oui, je veux bien, ce sera plus sympa pour enregistrer. Merci very much.

Quelqu'un peut-il m'éclairer.
Sur une portée, si on passe en clé de Sol, est-ce que la clé de Sol récupère les altérations de la clé d'Ut en début de portée ou pas?

Oui bien sûr. Tu gardes les altérations.

Merci Eloïse!

De rien.
Cela monte déjà pas mal en clé de sol.

Oui, mais ce n'est pas le plus dur sur le passage en question (la partie d'alto de l'été de vivaldi), c'est la main de l'archet. C'est furieusement furieux!

La première suite de Bach en sol majeur, un moment euphorique car j’en profite pour démancher lentement vers la troisième position afin de ne pas jouer des notes à vide, le la, et d’essayer de mettre le vibrato au point ( je commence l'alto venant du cello – j’adore l’alto– mais je rencontre un problème en remontant vers le sillet pour changer de position – ( j’ai pensé me faire greffer une attache pression sur le cou de façon à le fixer par le bouton, mais je suis trop vieux pour le percing) vos conseils et expérience d’altiste sont bienvenus, donc concernant le retour de la main gauche vers le sillet. Je ne veux pas de coussin et n’ai pas envie de mobiliser l’épaule… Rhaaaie !

Ce n'est pas le morceau idéal pour commencer.
Et en comparaison avec le violoncelle, il y a peu de démanchés. Je crains que tu fasses les mêmes démanchés qu'au violoncelle en fait.

Bon. Déjà pourquoi ne veux-tu pas de coussin ? Avoir un coussin ne veut pas forcément dire avoir l'épaule coincée, loin de là. Attention à ne pas prendre une mauvaise position en voulant sauter un peu les étapes : je pense que tu peux te détacher du coussin (quoique) une fois que tu sais maitriser ton instrument avec. Le coussin t'aide à avoir une position plus stable, des démanchés plus aisés, bref presque incontournable.

Ensuite pour le Bach, sache qu'à l'époque baroque, étant donné les instruments et également le répertoire abordé, on montait rarement en position, ce qui donne beaucoup de cordes à vide, et le vibrato était quasiment inexistant. Dans mes souvenirs, tu n'as pas besoin de monter en 3e pos. avant la fin. Essaie plutôt de travailler dans cette direction.

Negens a raison : ce n'est pas le morceau idéal pour débuter l'alto et tu doit avoir tendance à vouloir démancher autant qu'au cello. L'alto n'est pas un copié-collé du violoncelle une octave plus haute

D'accord avec Negens et Altbest.
Bach est un compositeur Baroque. Après c'est vrai qu'il y a différente interprétation, tu pourras trouver des musiciens qui joue du baroque avec une tartine de vibrato...
Hors en effet, le baroque se joue sans vibrato et n'utilise pas énormément de démanché. Tout simplement pour l'instrument de l'époque qui comportait une touche assez rétrécit.
Après question de coussin ou pas, ça reste une question de choix, mais ne reste pas fixé sur l'idée qu'un coussin va te "bloquer l'épaule". Ce n'est pas du tout le but d'un coussin
J'ai eu une période ou je jouais sans puis j'y suis revenu. C'est vrai que c'est très agréable de sentir le corps de l'instrument vibrer sur ton épaule mais question stabilité il est d'une très grande aide.
Il existe après différente forme de coussin qui pourront peut être mieux te convenir qu'une barre type kun. Mon ancienne prof joue avec un carré de mousse qu'elle fait tenir par un élastique.
Mais même avec un coussin on peut ne pas être bloqué, au contraire il faut être libre de tout mouvement quand tu joue cela évites les crispations.

La critique m’enrichit quand elle est constructive et les conseils sont bienvenus, la preuve : j’ai mis un morceau de mousse et une mentonnière, peu importe, c’est un plaisir de travailler avec l’alto, je ne regrette rien, d’ailleurs, la musique est pour moi un plaisir et non une contrainte crispante, traumatisante, peur de ceci, peur de cela, attention à ceci, à cela, en fait, le seul endroit où il y a du verglas est sur le manche.
A propos du baroque, les instruments à cordes frottées sonnaient moins forts, plus feutrés, ils n’avaient pas de mentonnières, on tenait l'archet avec la paume dirigée vers l'extérieur, à l’allemande, j’ai appris cette technique il y a longtemps avec une contrebasse, il n’y avait pas non plus de pic prenant appuis sur le sol, on « coinçait » l’instrument entre les jambes, les cordes n’étant pas en métal mais en boyau, donc accordé plus bas, le violon se déposait sur l'épaule ou le haut de la poitrine, sans être maintenu par une pression du menton, je pense qu’à cette époque, on recherchait moins « la performance sonore », une autre époque…moins « crispée », pour une tonalité plus faible en contre 440 aujourd’hui.-) bref, on ne touchait pas le violon comme aujourd’hui… Rien n’est jamais acquis. Concernant Bach, j'ai déjà travaillé, je vais donc lentement, mais je pense qu'il faut aller vers la difficulté, comme on résolve un problème, sans le contourner : il existe..

J'oubliais : Merci à tous et à toutes pour vos conseils et reactions !

Euh, attention encore une fois à ne pas faire d'amalgame entre cello et alto Roro : à l'époque baroque on tenait l'archet comme aujourd'hui et pas à l'allemande façon contrebasse. Il en va de même pour le cello baroque : même position de main droite que de nos jours. Je nuance cependant mon propos : en musique française XVIIeme, on pouvait tenir l'archet en posant le pouce non pas sur la poussette mais sur la hausse, afin de se rapprocher de la technique main droite de la viole de gambe. Pour ce qui est de l'accord plus bas (généralement 415Hz) il n'est pas universel en Europe ; il y a donc des endroits où l'on s'accordait même plus bas que 415 ou plus haut que 440 ^^ pour ce qui est de la performance sonore elle a toujours existé, c'est juste que les critères de son ont évolué (en parallèle de l'évolution de l'instrument) : une corde à vide ou une note longue non vibrée sont rarement de bon gout, alors qu'à l'époque une corde à vide était normale et le vibrato remplacé par une messa di voce ; mais cela ne veut pas dire que la performance sonore existait moins. Quant à la crispation, je ne sais pas pourquoi tu penses qu'aujourd'hui on joue "tendu" - a priori y a pas de raison :p

Cette digression baroque mise à part, quand on disait que ce n'était pas le morceau idéal pour débuter ce n'était pas dans l'idée de te faire contourner une quelconque difficulté. Simplement, certains morceaux requiert une technique un peu plus avancée dans des domaines variées que l'on ne maitrise peut-être pas au début ; dans ce prélude, je pense notamment au bras droit avec ce lié assez délicat car il doit être très régulier, à la main gauche où il y a beaucoup de quintes et où l'on monte quand même jusqu'en 4e pos, et puis d'une manière générale Bach est quand même un compositeur très exigeant au niveau de la manière de l'appréhender. Il faut savoir le "jouer", savoir quelle note est une note de fin de phrase et quelle note et en fait une note de début, savoir reconnaitre les différents étages de la composition pour pouvoir hiérarchiser les notes dans le son, et enfin, comme on l'a précisé avant, ce sont des morceaux qui se jouent à 90% du temps en 1ère pos (même si c'est moins le même délire dans les suites finales) ce qui ne va pas t'aider à travailler véritablement ta main gauche ; je dirais que Bach est nécessaire à travailler pour apprendre la manière actuelle dont on joue le baroque sur instrument moderne (qui n'est pas la manière actuelle avec laquelle on joue le baroque sur instrument baroque, qui est à son tour surement différente de la manière dont on jouait à l'époque baroque).

Bref ce gros pavé pour dire que chacun joue ce qu'il veut (c'est aussi ça la musique, on se fait plaisir quand même), mais que je te conseille d'aborder quelque chose d'autre en plus de ton Bach (je ne te dis pas de l'arrêter hein) afin de réellement progresser au point de vue altistique. Ce n'est pas que Bach ne fait pas progresser (ce prélude est le 1er Bach que j'ai joué quand j'ai débuté) mais il nécessite un bagage musical (que tu as) et instrumental (que tu es en train d'acquérir) avant de pouvoir l'appréhender sereinement sans bruler les étapes =)

Intéressant Altbest, non, ce n'est pas du tout un gros pavé. C'est chouette de partager J'ai vu que tu avais 20 ans, et bien, permets -moi de te féliciter ! On voit que tu sais de quoi tu parles et c'est rassurant. Je n'étais pas futé à cet âge, et aux études, je ramassais plutôt les casquettes.
Il m'arrive de prendre ces anciennes partitions jaunies pour me remettre un peu en doigts, après quelques éternuements à cause de la poussière... mais je ne suis braqué sur rien, je suis en train de reprendre un peu tout cela en main, sans a priori. Après tout, je suis un étudiant...

Bonsoir,
la 13eme étude de Kreutzer première page (version alto) permet de travailler tranquillement les démanchés descendant de 3eme en1ere position.
Sans coussin,au début la sensation est difficile à percevoir sans tension.
En fait, j'ai du penser au menton qui pèse un peu très provisoirement pour retenir l'instrument et au pouce qui glisse droit, tout en restant en appui à contre.
Il faut aussi arquer un peu le poignet vers l'arrière.
c'est un mouvement de chenille (le poignet tire et les doigts suivent).
La position du coude n'est pas fondamentale, mais au début il faut le rentrer un peu pour que le pouce reste à sa place.
La sensation vient progressivement.
Bien à vous toutes et tous.
Philippe

Bonjour,
Merci Philippe –
Je témoigne que j’ai plus difficile sur la corde de do, ma main a tendance à se « tordre » un peu, par ex. je fais cela en 3 phases, je décolle un peu le doigt qui glisse sur le manche jusqu’à la bonne en position. Je répète ce mouvement le plus possible en enfonçant bien le doigt sitôt arrivé au bon endroit, pour graver ça, puis, une pause. Ca me demande aussi une certaine attention notamment pour maintenir l’instrument, contrôler l’archet, pour éviter de prendre un mauvais pli, ne n’est pas évident, mais le travail finit toujours par payer. Courage !

Très bien Roro !
Je reviens à la charge sur un autre sujet que tu soulève à propos du démanché descendant.
J'ai mis plusieurs mois avant de faire des notes sur Sol puis DO, avant de pouvoir séparer légèrement le premier doigt collé à la touche (nécessaire pour vibratos et démanchés).
Voilà comment j'ai ressenti cette galère.
Ce problème purement mécanique vient de la souplesse, et contrairement à ta question précédente, demande la conscience du coude gauche.
sur une seule et même position, j'ai eu conscience d'avoir progresser lorsque j'ai réussi des arpèges mono position sur les 4 cordes doucement. (par exemple en 2eme position : fa lab do fa fa lab do fa avec le 4eme doigt).
en montant c'est la détente on part d'un effort sur la corde de do avec le deuxième doigt puis le 4eme etc... on est uniquement concentré sur la justesse.
en descendant, ca se complique. Pour rester détendu il faut balancer le coude vers l'intérieur en arrivant sur les deux cordes graves, pour rester détendu du poignet et de la main.
La sensation ressentie est comparable à une "rotule" en mécanique ou un cardan si tu préfère. De plus, un peu comme pour les démanchés descendants, il faut sentir l'appui du pouce qui roule en balancant le coude tout en se pliant pour coller (légèrement) au manche sur les cordes de sol puis de Do. Cette sensation est vite agréable, à force de répétition. L'alto tombe naturellement dans la commissure de la première phalange du pouce .
Avec une gamme majeure (la au lieu de lab) le 4eme doigt va plus loin en descendant, ce qui accentue la torsion nécessaire de la "rotule" sur la corde de Do.
Voilà comment j'ai ressenti ce passage.
Philippe

Bonjour Philippe, merci de ce partage, l’idée de mécanique me plait, c’est exact, mais je me souviens de mes profs, les souvenirs reviennent en travaillant, et c’est comme s’ils étaient présents, le cerveau renferme sa part de mystère, en fait, j’en ai connu un qui enseignaient plus que la musique, on joue avec des ondes, des vibrations, le violon est près de la tête, je dis ceci parce qu’il y a une autre dimension à la musique, il m’a appris à m’ouvrir, à chasser le doute, la peur, à me concentrer, et si tu t’intéresses à la cymatique, ( il y a des vidéos intéressantes sur Youtube) ça parle aussi d’énergies, et elles cristallisent. Tout se pase d'abord dans la tête. Bien à toi

Je ne suis pas fan de ce genre d'approche de l'instrument (je ne dis pas de la musique hein, de l'instrument seulement). D'après moi cela éloigne le véritable problème et les contingences techniques vers quelque chose de plus "métaphysique" qui ne résout pas généralement le souci - y en a que ça aide mais je pense que c'est à faire en dernier recours. D'un point de vue purement technique, il vaut mieux s'attacher à des choses peut-être moins belles et plus terre à terre comme l'angle du coude, la position de la tête, la forme de la main plutôt que d'essayer de gérer le problème "pas de face" avec des ondes, de l'énergie etc. C'est mon point de vue (peut-être mal expliqué).

Je suis assez de l'avis d'altbest.
Si je compare avec le travail que fait ma chanteuse fait avec son prof, c'est :
- d'abord d'avoir une très solide base technique, très terre à terre.
- et ensuite d'aborder les aspect "énergétique", pour le lacher-prise et l'émotion.

Et je pense que cet dans cet ordre là qu'il faut aborder les choses. La partie plus "métaphysique" et "mentale" n'est pas à utiliser pour résoudre les difficultés techniques, mais pour sublimer la base technique, une fois cette dernière bien maitrisée.